Palestine – Israël – Proche-Orient : à la recherche d’une vision équilibrée, bilatérale et partagée

Projet revu le 12/05/13 à amender, compléter, etc.

Palestine – Israël – Proche-Orient : à la recherche d’une vision équilibrée, bilatérale et partagée

Ce texte est le fruit du travail collectif d’une vingtaine de personnes, experts, historiens, membres d’associations diverses, notamment interculturelles, et s’intéressant à la question du conflit israélo-palestinien : merci à eux.

Ce texte a pour objectif de donner une vision équilibrée et bilatérale du conflit cela dans un texte restant court et synthétique. Il est libre de droits et utilisable par tous ceux qui abordent la question, notamment les éducateurs ou professeurs qui présentent le conflit aux jeunes.

Disponible sur un site Internet, il peut toujours évoluer, en étant complété ou corrigé, pour mieux s’approcher encore de la vérité. N’hésitez pas à faire part de vos remarques ou critiques.

Le texte proposé ci-dessous adopte une méthode en trois étapes :

1) Objectiver une vision historique commune, la plus possible fidèle, i.e. basée sur des faits. Cette vision commune de l’histoire paraît être une base essentielle sans laquelle le dialogue risque fort d’être improductif. L’historique ne vise pas à l’exhaustivité, mais  à son contraire : rester le plus synthétique possible. Il mentionne avant tout les faits utiles à connaître par rapport au conflit palestino-israélien (d’où des sauts importants dans le temps à certains endroits). Sont ensuite présentés :

2) les deux ressentis ou points de vue israélien et palestinien « présentés en miroir » sur quelques thèmes importants de la situation actuelle,

3) des pistes de solution.

Ces pistes de solution ne prétendent pas non plus à l’exhaustivité. Elles sont présentées de manière synthétique, reprennent les textes des diverses initiatives de paix (texte d’Ami Ayalon et Sari Nusseibeh en 2002, initiative de Genève avec Yosi Beilin et Yasser Abd Rabbo en 2003), en les complétant et en les actualisant.

Quelques conclusions générales :

  • Le conflit, dans lequel deux légitimités s’affrontent, inclut plusieurs composantes :
    • Un conflit de territoire, qui appelle des solutions diplomatiques et politiques
    • Un conflit de type Nord-Sud vu les différences de niveaux économiques et de pouvoir d’achat
    • Un conflit Est-Ouest d’affrontement de civilisations, de cultures
    • Un conflit religieux, avec à la fois des intégrismes puissants, des fanatismes porteurs de guerres, quelquefois instrumentalisés par les pouvoirs en place, et des courants religieux ouverts et pacifiques, très nettement majoritaires au sein des populations, qui peuvent au contraire être des leviers positifs très forts. Si la paix aura forcément une base politico-diplomatique, « il n’y aura pas de paix sans paix des religions »
  • L’affrontement n’est pas seulement entre les Palestiniens et les Israéliens, il est à l’intérieur de chaque camp entre ceux qui veulent la paix et ceux qui n’en veulent pas vraiment, notamment parce que cela remettrait en cause les pouvoirs en place et / ou les situations personnelles. La paix semble possible avec le Fatah (au pouvoir en Cisjordanie) mais plus difficile avec le Hamas au pouvoir à Gaza, étant donné notamment sa charte. Néanmoins, les positions du Hamas semblent évoluer et des contacts indirects existent avec le gouvernement israélien
  • Le paradoxe est qu’il y a dans les discours un quasi-consensus sur ce que sont les solutions au conflit, en particulier la création d’un Etat palestinien viable et la nécessité de la sécurité d’Israël, mais que celles-ci ne sont pas mises en oeuvre.
  • 1) Historique

Attention : d’Abraham à Moïse, il ne s’agit pas d’histoire à proprement parler, ces périodes sont en effet très peu documentées sur le plan historique, mais plutôt de la tradition transmise par les grands textes religieux. C’est pour cela qu’elles apparaissent entre parenthèses et en italique.

(- 1 800 Selon les traditions de la Bible et du Coran :

Abraham est à la fois le père d’Ismaël, ancêtre des Musulmans, et d’Isaac, ancêtre des Juifs.

Abraham est ainsi le Patriarche commun aux trois grands monothéismes de la planète : judaïsme, christianisme, islam (ordre chronologique).

Isaac engendre Jacob qui est le père des 12 tribus d’Israël).

(- 1 300 Selon la tradition de la Bible :

Moïse libère les Hébreux de l’esclavage en Egypte, leur fait franchir la mer Rouge ou mer des joncs et les conduit vers la Terre Promise (qui sera répartie entre les 12 tribus d’Israël). Sur cette terre habitent déjà les Cananéens et des Araméens).

Vers – 1010 à – 930 Epoque de la royauté unifiée avec Saül, David puis Salomon.

Construction du Temple sous Salomon.

–   930 Division du royaume de Salomon en deux royaumes : au nord : royaume d’Israël (capitale : Samarie), au sud : royaume de Juda (capitale : Jérusalem)
Historique sur les deux peuples Parenthèse sur l’historique des 2 peuples (cette parenthèse est très simplificatrice car il y a eu beaucoup de brassages de populations au cours des siècles) :

Les Juifs actuels ont pour ancêtres le peuple hébreu, revenu à la suite de Moïse selon la tradition biblique, et une part d’Araméens et de Cananéens habitant sur place. Ce peuple sera largement dispersé par la suite, notamment après 70 et 135 après Jésus-Christ, et se mêlera en partie à d’autres populations. De nombreux convertis au judaïsme venant d’autres territoires ont « rejoint » le peuple juif. En particulier aux VI-VIIIe siècles, des populations du royaume Khazar (Turcs d’Asie centrale) se convertissent au judaïsme qui devient alors la religion d’Etat, un royaume qui semble avoir disparu au XIIIe siècle.

Les Palestiniens actuels ont pour ancêtres des Cananéens et Araméens habitant sur place (comme les Juifs), des Philistins habitant la région de Gaza (les Philistins, « peuple de la mer », sont un peuple égéen), des Juifs qui resteront sur place et seront christianisés, puis islamisés pour la majeure partie d’entre eux. S’ajoutent à cela des populations hellénistiques et romaines, arabes (conquête/invasion et islamisation faisant suite à la mort de Mahomet), turques, kurdes, des esclaves noirs, des Francs de l’époque des croisades, etc.

L’identité proprement dite du peuple palestinien se forge après les guerres de 1948 et 1967. Auparavant, il s’agit plutôt de tribus ou de familles.

Les origines historiques de ces deux peuples sont donc mêlées.

– 587 Prise de Jérusalem et destruction du Temple par le Roi de Babylone Nabuchodonosor : exil d’une partie des Judéens en Babylonie (actuel Irak).
–  539
à – 333
La Judée est une province perse (ancêtre de l’Iran). L’Edit de Cyrus, roi de Perse, en –538 autorise le retour des Juifs à Jérusalem et la reconstruction du Temple (achevé en – 515). C’est une période clémente pour les Juifs. La Torah finit d’être rédigée pendant cette période.
– 333 à – 200 La Judée est une province de l’empire grec d’Egypte (appelé Lagide ou Ptolémaïque). Conquête d’Alexandre le Grand en –332.
– 200 à – 167 La Judée est une province de l’empire grec de Syrie (appelé Séleucide).
– 167 à – 63 Révolte des Maccabées et conquête de l’indépendance juive. Instauration de la dynastie hasmonéenne.
– 63 Conquête romaine par Pompée.

Hérode est nommé roi des Juifs par les Romains (il règne de – 40 à – 4).

De vers – 6

à vers + 30

Naissance puis condamnation à mort de Jésus-Christ à Jérusalem sous Ponce-Pilate.

Puis selon le Nouveau Testament, résurrection du Christ.

6 – 66 La Judée est administrée par un Procurateur romain.
66-73 1ère révolte juive contre l’occupant romain.

Prise de Jérusalem par Titus et destruction du 2ème Temple en 70.

132 – 135 2e révolte juive. L’empereur Hadrien rase Jérusalem et la renomme « Aelia Capitolina ».

Il rebaptise la Judée « Syria Palestina » qui correspond à l’actuel Israël + la Cisjordanie + Gaza.

La diaspora juive s’accentue après cette 2ème révolte juive mais une part des Juifs restent sur place. Les Juifs sont souvent vendus comme esclaves dans l’empire romain.

632 632 : avènement de Mahomet. Selon la tradition du Coran, Mahomet effectue un voyage nocturne depuis la Mecque jusqu’à Jérusalem (Al Quds) et de là, monte au ciel.

Dans de nombreux pays, notamment musulmans, la cohabitation avec les Juifs se passe souvent bien, mais les Juifs, comme les Chrétiens, ont un statut de « 2nde zone »  (dhimmi), ils doivent payer de lourdes taxes, particulièrement la djazia qui leur donne le droit de vivre.Les païens quant à eux sont convertis ou tués. En Andalousie par exemple, aux XIe et XIIe siècles, Juifs et Musulmans cohabitent en harmonie, notamment du temps d’Averroès.  Mais les Juifs et les Maures sont expulsés par Isabelle dite la catholique en 1492, à l’issue de la Reconquista espanole.

La cohabitation est plus difficile dans les pays chrétiens où les Juifs sont à l’époque stigmatisés comme peuple déicide, notamment à partir de la période des Croisades.

Au cours des siècles La Palestine est occupée notamment par les Byzantins (313 – 638) avec une courte période perse (614 – 628), les Arabes : Ommeyades, Abbassides, Fatimides (638 – 1086), les Turcs seldjoukides (1086-1099), les Croisés (1099 – 1250), les Mameluks (1250 – 1517), les Turcs ottomans (1517 – 1920).

Après 1492, Safed en Haute Galilée devient un refuge pour de nombreux érudits après l’expulsion des Juifs d’Espagne en 1492 et devient l’un des grands centres de la Kabbale.

En 1561, Joseph Nassi est nommé Seigneur de Tibériade. Précurseur du mouvement sioniste, il se donne comme mission d’encourager la réinstallation des Juifs dans cette région.

Fin du XIXe siècle

le sionisme

L’idée de sionisme politique lancée par Joseph Nassi est reprise par Moses Hess qui écrivit en 1862 : « Rome et Jérusalem : la dernière question nationale ». Léo Pinsker écrit en 1882 « Autoémancipation », manifeste sioniste.

Suite à l’assassinat du Tsar Alexandre II en 1881, une vague de pogroms a lieu en Russie. Cela déclenche une première grande vague d’émigration juive vers la Palestine.

Suite à l’affaire Dreyfus (1894), Théodore Herzl, Juif autrichien pourtant assimilé, publie « l’Etat des Juifs » en 1896 et développe le sionisme politique, c’est-à-dire le mouvement d’émancipation du peuple juif grâce à un Etat situé sur la terre d’Israël (alors partie de l’empire ottoman). En 1897, il réunit à Bâle le premier Congrès sioniste mondial.

En Moldavie a lieu le pogrom de Kichinev en 1903 qui déclenche une 2ème vague d’émigration.

1900’s

1909

L’hébreu, qui est réappris depuis les années 1880, est choisi comme langue vivante commune. Fondation de Tel-Aviv et du premier kibboutz : Degania aleph.

Fondation de l’Hashomer, force de défense juive, suite à des incidents entre Juifs et Arabes en Galilée.

1917 La lettre de Lord Balfour aux dirigeants sionistes indique que « les Juifs ont droit à un foyer national en Palestine ».
1919 1ère révolte arabe contre l’occupant anglais et émergence d’un mouvement Pan-Arabe.
1920 La Conférence de San Remo partage les mandats : la Palestine est confiée en mandat au gouvernement britannique, le Liban et la Syrie sont confiés au gouvernement français.
1921 Début du mandat britannique. L’Angleterre, qui avait promis de créer un grand royaume d’Arabie, offre aux bédouins hachémites originaires d’Arabie, la rive orientale du Jourdain pour les remercier de leur soutien contre les Turcs. C’est le royaume de Transjordanie autonome, contrôlé par un représentant des Britanniques établi à Amman.
1920’s

1930’s

Emeutes arabes contre les occupants anglais, puis contre les Juifs (en 1921, 1929 à Hébron où 67 Juifs sont tués et 1936-39).

Les Juifs déjà établis en Israël combattent eux aussi les occupants anglais.

Après une répression impitoyable contre les Arabes, les Anglais bloquent l’immigration juive vers la Palestine.

1920’s 1920 : fondation de la Haganah, force de défense juive (ancêtre de l’armée : Tsahal) ; naissance de la

Histadrout (Syndicat) ; fondation de la première société d’irrigation d’eau

1924 : fondation de l’Institut technologique du Technion

1925 : ouverture de l’Université hébraïque de Jérusalem

1930 : fondation du Mapaï (parti Travailliste) par Ben Gourion

1931 : scission de la Haganah, créant l’Irgoun, dirigée à partir de 1943 par Menahem Begin.

1939 – 1945 Les Juifs sont la cible des nazis. 6 millions de Juif sont exterminés pendant la Shoah.

Parmi ceux qui ne sont pas déportés, beaucoup rejoignent l’armée américaine ou la résistance.

1945 – 1947 250.000 Juifs réfugiés des camps de concentration nazis ne peuvent pas et ne veulent pas rentrer dans leurs pays d’origine, notamment en Allemagne et en Pologne.

Les Anglais leur interdisent l’accès à la Palestine, ils se retrouvent dans des camps de transit en Italie.

Le mouvement sioniste organise des transports clandestins, c’est l’époque de l’Exodus. Les Juifs faits prisonniers par les Anglais sont entassés dans des camps de rétention, notamment à Chypre.

29 nov 1947 L’ONU vote à la majorité des deux tiers le principe de création de deux Etats, l’un juif, l’autre arabe sur le territoire de la Palestine mandataire, une proposition de partage des territoires (à peu près moitié-moitié) et une enclave internationale pour Jérusalem. La proposition est refusée par les Arabes de Palestine et les pays arabes.
Nov 1947 – mai 1948 Affrontements nombreux entre Juifs et Arabes de Palestine.

Il y a à l’époque 600.000 Juifs et 1.200.000 Arabes dans le pays.

1948 Israël proclame son indépendance par la voix de Ben Gourion le 14 mai 1948, dans les limites imparties par le plan de partage de l’ONU de 1947.

Guerre de la création de l’Etat d’Israël :

Les armées de la Jordanie, de l’Egypte, de la Syrie, du Liban et de l’Irak attaquent simultanément Israël.

Environ 6 000 Juifs et environ le double d’Arabes de Palestine trouvent la mort.

Lors des affrontements au village palestinien de Deir Yassin, 100 à 250 Palestiniens, combattants et villageois, sont tués par les Juifs Israéliens.

Un tiers des Arabes de Palestine reste, deux tiers, soit 700 à 750.000 personnes fuient notamment parce qu’ils ont peur des forces juives (à cause des forces de l’Hagannah et de l’Irgoun, et des morts de Deir Yassin). Dans certains cas, les Arabes sont chassés de façon organisée par les forces juives. Dans d’autres cas, les forces arabes leur disent de quitter leur village ou le pays pour pouvoir reprendre ceux-ci quelque temps après sans les mettre en danger.

De 400 à 600 villages palestiniens sont vidés de leurs habitants et détruits, leurs traces sont effacées. Des villages juifs sont également détruits par les Arabes.

1949 C’est à partir de cette période, et plus encore à partir de 1967, que se forge une identité palestinienne. Auparavant, il s’agissait plutôt de familles ou de tribus d’Arabes de Palestine qui ne disposaient pas de pays propre.

Armistice : la « ligne verte » départage Israël pour les Juifs d’un côté, la Cisjordanie et la bande de Gaza pour les Arabes de Palestine de l’autre, un territoire un peu moins grand pour la partie arabe que dans le plan de l’ONU.

Les Etats arabes de la région refusent la création des deux Etats : Israël et Palestine.

1950’s

et 1960’s

Les Juifs doivent partir des pays arabes où ils habitent : Egypte, Irak, Iran, Yémen, Tunisie, Syrie et Algérie. Au Maroc, il y a eu peu de pression pour partir, mais les départs ont tout de même été nombreux. Au total, environ 600.000 Juifs quittent ces pays. Ils émigrent souvent en Israël.
1956 Nasser nationalise le canal de Suez et bloque le détroit de Tiran. La France, la Grande-Bretagne et Israël attaquent l’Egypte et occupent le Sinaï qu’ils rendent en 1957 sous la pression américaine.
Juin 1967 Guerre des 6 Jours : après avoir obtenu le départ des casques bleus de l’ONU, l’Egypte, soutenue par la Jordanie, la Syrie et l’URSS, bloque l’accès des Israéliens à la Mer Rouge en fermant le golfe d’Aqaba au niveau du détroit de Tiran.

L’Egypte menace d’attaquer Israël, qui lance une attaque et détruit notamment les aviations égyptienne, jordanienne et syrienne.

Israël gagne la guerre et s’empare de Jérusalem-Est, du Sinaï, de la Cisjordanie, de Gaza et du plateau du Golan. Israël représente 78% du territoire.

1970

Conférence panarabe de Khartoum avec les 3 Non : à la reconnaissance, à l’existence et à la paix avec Israël.
1971 L’OLP (Organisation pour la Libération de la Palestine) et le FPLP (Front Populaire de Libération de la Palestine) veulent renverser le roi de Jordanie et construire un Etat  autonome, dans ce pays où ils sont majoritaires parmi la population en pénétrant dans le Sinaï occupé par Israël. Le régime jordanien réplique violemment : ce sont les  4 à 6.000 morts de septembre noir. Une partie des Palestiniens, dont leurs leaders, se réfugient au Liban où ils sont installés dans des camps, qui existent déjà depuis 1948.
1973 Guerre du Kippour : l’Egypte, la Syrie et le premier bataillon palestinien appelé Karameh, attaquent par surprise Israël le jour de Kippour. C’est un choc pour les Israéliens, y compris les services de sécurité. Les élections suivantes verront la montée en puissance de la droite israélienne au détriment du parti travailliste jusque-là tout puissant.

Israël gagne cette guerre mais plus difficilement qu’en 1967.

1973 Les premières colonies israéliennes sur les territoires palestiniens se mettent en place. Celles-ci représentent aujourd’hui 500.000 personnes en incluant environ 200.000 personnes à Jérusalem-Est.
1977 – 1978 1977 : une haie d’honneur d’Israéliens acclame Sadate du Sinaï jusqu’à Jérusalem où celui-ci va prononcer un discours historique à la Knesseth et reconnaître ainsi implicitement Israël.

1978 : accords de Camp David. Anouar El Sadate décide de reconnaître officiellement Israël. Sadate et Begin reçoivent le Prix Nobel de la paix. Israël rend le Sinaï à l’Egypte par étapes (processus achevé en 1982). Sadate refuse de réintégrer Gaza à l’Egypte.

1981 Sadate est assassiné au Caire.
Juin 1982 1ère guerre du Liban. Massacres de Sabra et Chatila par les Phalangistes libanais dits chrétiens. Le Général Sharon, ministre de la Défense israélien, ne fait intervenir l’armée israélienne que très tardivement après les massacres.
Novembre 1987 1ère Intifada (guerre des pierres). Elle fait suite à la mort de neuf Palestiniens fauchés par un camion israélien sur une route. On ne saura pas s’il agit d’un accident de la route ou d’un meurtre, mais, interprété comme un meurtre par une part de la population palestinienne, il déclenche l’Intifada. Au-delà de cet accident déclencheur, l’Intifada cristallise une dégradation progressive des relations dans le temps.
1988 La Jordanie ne réclame plus la Cisjordanie.
1988 – 1989 L’Etat palestinien indépendant est proclamé symboliquement à Alger par le Conseil National Palestinien (CNP) avec Yasser Arafat comme Président le 15 novembre 1988. Le CNP accepte les résolutions 242 et 338 de l’ONU et reconnaît ainsi implicitement l’existence d’Israël.

Arafat reconnaît Israël et déclare la charte de l’OLP caduque en 1989. Celle-ci affirmait que « la lutte armée est la seule voie pour la libération de la Palestine ». La reconnaissance d’Israël ne sera toutefois jamais explicitement ratifiée par le CNP.

1991 Conférence de Madrid : première tentative de la communauté internationale pour engager un processus de paix suite à la guerre du Golfe. Des responsables d’Etats arabes ne reconnaissant pas Israël y participent. L’initiative vient d’intellectuels et de la « société civile ». Georges Bush (père) a fait fortement pression sur Israël pour qu’il y participe.
1993 Le processus d’Oslo crée un espoir de paix. Il prévoit une autonomie palestinienne transitoire en 5 ans.

Arafat et Rabin se serrent la main le 13 septembre à la Maison Blanche sous l’égide de Bill Clinton. Les accords d’Oslo de 1993 entre Israël et l’OLP sont complétés par des accords supplémentaires en 1994 et 1995. Il seront renégociés à Wye (USA) en 1998 et Charl el-Cheikh en 1999.

Premiers attentats-suicide.

1994 Le 4 mai : accord de Jéricho-Gaza : Israël évacue Jéricho et Gaza où est investie l’Autorité Nationale Palestinienne avec des pouvoirs limités.

Israël et la Jordanie signent un traité de paix.

1995 Le 28 septembre, Israël et l’OLP signent à Washington l’accord de Taba ou Oslo II étendant l’autonomie en Cisjordanie avec des zones ayant des niveaux de contrôle d’Israël et de l’Autorité Palestinienne différents et prévoyant des retraits israéliens par étapes. L’accord prévoit les 1ères élections du Conseil National Palestinien.

La Knesset vote à une voix de majorité l’évacuation de certaines zones de Cis-Jordanie : Jénine, Naplouse et une partie d’Hébron.

Rabin est assassiné par un Israélien juif nationaliste, religieux fanatique, le 4 novembre 1995.

1999 La période intérimaire mentionnée par les accords d’Oslo pour obtenir un accord final s’achève sans résultats.
2000 Rencontres de Camp David. Un plan de paix accepté par Ehud Barak prévoit un territoire palestinien incluant la Cisjordanie, Gaza et Jérusalem-Est, la vallée du Jourdain restant sous contrôle israélien. Mais les négociations échouent principalement sur le droit au retour en Israël des Palestiniens.
2000 2ème Intifada. Après  l’échec de Camp David, Sharon se rend sur l’esplanade des Mosquées (ou mont du Temple) de Jérusalem en compagnie de militaires, ce qui est vécu comme une provocation. La 2ème intifada est déclenchée. Elle est armée contrairement à la première, avec beaucoup d’attentats-suicides et de fortes représailles israéliennes.

1.000 morts côté israélien, 4.000 morts côté palestinien.

Selon certaines sources, la 2e intifada est envisagée par l’OLP depuis l’échec de Camp David (elle est planifiée selon Imad Falouji, ministre palestinien de la Communication ).

2001 Les négociations de Taba (Egypte) échouent en janvier.
2002 Initiative de paix saoudienne adoptée par la Ligue arabe à Beyrouth en mars 2002 et réactivée en mars 2007.
2003 La « feuille de route », plan de paix international pour obtenir un Etat palestinien en 2005 au plus tard, est lancée.
2005

2006

Israël se retire unilatéralement de la bande de Gaza en août. La colonisation se poursuit en Cisjordanie.

Suite aux élections remportées par le Hamas sur le Fatah en janvier 2006,

* le Fatah garde le contrôle de la Cisjordanie. Il est soutenu par la communauté internationale

* le Hamas prend le pouvoir de la bande de Gaza par la force. Il élimine les cadres du Fatah. Beaucoup de partisans du Fatah, menacés, se réfugient en Cisjordanie.

2006 2ème guerre du Liban. Le Hezbollah, installé dans le sud du Liban, a amassé des armes provenant de l’Iran et de la Syrie. Il attaque une patrouille de l’armée israélienne, tue deux soldats israéliens et en kidnappe trois autres. Il lance des missiles Katioucha sur les villes du nord d’Israël. Plusieurs centaines de milliers d’Israéliens fuient le nord du pays et s’installent temporairement au sud.  Israël attaque massivement les positions du Hezbollah dans le sud Liban et détruit les infrastructures du pays (aéroport, ports, etc). La guerre fait de nombreuses victimes militaires et civiles, dont des « boucliers humains » et dans les villages situés à proximité des lanceurs de missiles.

Bilan : * plusieurs centaines de morts du Hezbollah (pas de déclaration de cette organisation) et 1.200 civils libanais morts

* 120 militaires israéliens et 48 civils morts.

L’ONU et les pays occidentaux qualifient de disproportionnée la réaction d’Israël. Il n’y a pas de vainqueur clair à cette guerre, la non-victoire d’Israël est interprétée comme un succès du Hezbollah.

Depuis, le Hezbollah, reconstitue des stocks d’arme massifs.

De son côté, Israël continue à développer une armée très forte, en particulier pour contrer une hypothétique menace nucléaire iranienne.

2007 Début du processus d’Annapolis (Etats-Unis) pour obtenir un Etat palestinien en 2008. Le processus officialise la solution à deux Etats pour résoudre le conflit. Celle-ci est inscrite à l’ordre du jour avec l’acceptation des deux parties.
Déc. 2008  janv. 2009 Guerre Israël – Hamas dans la bande de Gaza.

Suite à des tirs de roquettes venant de la bande de Gaza qui font suite à d’autres tirs effectués depuis plusieurs mois, Israël attaque massivement la bande de Gaza au cours d’une opération appelée « Plomb durci ». Cette attaque survient alors qu’aux Etats-Unis, le pouvoir est en situation de vacance entre le départ de George W Bush et l’arrivée de Barack Obama. L’opération élimine les sources de tirs de roquettes et les tunnels creusés entre Gaza et l’Egypte, mais fait un très grand nombre de victimes : environ 1.300 morts côté palestinien, dont 100 femmes, 400 enfants et entre 450 et 700 combattants palestiniens suivant les sources. Il fait 13 morts du côté israélien dont 10 soldats.lLe rapport pour les chiffres totaux est donc de 1 à 100, un niveau jamais atteint. Tsahal utilise le phosphore parmi ses armes. L’ONU, juge disproportionnée l’action militaire d’Israël.

Israël organise ensuite un blocus de Gaza, qui est maintenant en partie levé.

2011 Le 31 octobre, l’Unesco vote en faveur de l’admission de la Palestine en tant qu’Etat membre titulaire.
Novembre 2012 Israël lance l’offensive militaire « Pilier de défense », nom en anglais ou « colonne de nuée », nom en hébreu. Elle fait suite à des tirs de roquette de moyenne et longue portée depuis la bande de Gaza et à ce qu’Israël estime être des attaques transfrontalières. L’opération fait 162 morts côtés palestinien et 6 morts côté israélien.

Le 29 novembre, l’ONU vote en faveur de l’admission de la Palestine en tant qu’Etat observateur non-membre.

Réfugiés

Prisonniers

Le nombre total de réfugiés palestiniens est estimé à environ 4,3 millions dispersés en Israël, à Gaza et en Cis-jordanie, mais surtout dans les camps de Jordanie, du Liban et de Syrie.

Les prisonniers détenus dans les prisons israéliennes sont estimés à un total de 4.800 (mars 2013).

2) Les ressentis : deux légitimités s’affrontent

Les visions du conflit, les « ressentis » sont très différents, souvent radicalement opposés chez les opinions publiques, mais nettement moins chez les personnes impliquées et les dirigeants qui connaissent la complexité de la situation. Les jeunes ont des réactions particulièrement passionnées et radicales, de même que les communautés juives ou arabo-musulmanes situées en-dehors du Proche-Orient.

Globalement, les Territoires palestiniens forment déjà un quasi-Etat avec des élections et un gouvernement, une police armée, une justice, un hymne et un drapeau, des frontières dont on connaît le tracé général. Mais les Palestiniens sont aujourd’hui sous occupation et vivent au quotidien l’oppression de l’Etat israélien.

Côté israélien Côté palestinien

Création d’Israël et situation générale

Le miracle : enfin un Etat, une patrie, un refuge, après la Shoah et des millénaires de pogroms et de persécutions.

Sur un plan plus religieux, c’est le retour à la Terre Promise. « L’année prochaine à Jérusalem » devient possible.

Les Palestiniens d’Israël représentent aujourd’hui environ 20% de la population. Ils bénéficient des mêmes droits que les Israéliens (droits de vote, droits sociaux, accès à l’enseignement et à la santé, etc) mais sont exemptés des obligations militaires (sauf les Druzes et les Bédouins), ce qui traduit l’absence de  confiance à leur égard. Ils souffrent en revanche de fortes discriminations sociales et économiques (accès à l’emploi, au logement, à la construction et à la propriété, etc).

Les Palestiniens d’Israël ont l’une des situations les plus avancées parmi les pays arabes d’un point de vue économique (niveau de vie moyen), social (santé), culturel (éducation) et démocratique (élections). Mais sur ce dernier point déjà, les révolutions arabes changent la donne.

La Naqba : la catastrophe.

Les familles ou tribus palestiniennes ont perdu leur maison et ne sont plus maîtres de leurs terres, certaines d’entre elles sont séparées par une frontière. Des centaines de villages ont été rasés. Leur vie s’est effondrée.

Les Palestiniens alliés aux Arabes ont été battus et humiliés. Ceux qui vivent en Israël doivent vivre dans un pays où ils ont perdu la guerre et ne sont pas au pouvoir, cela s’apparente quasiment à vivre sous la loi martiale. C’est une souffrance, une meurtrissure profonde.

Pour beaucoup de Palestiniens, les Occidentaux se sont en quelque sorte racheté de la Shoah en créant un Etat loin de chez eux sur le dos des populations arabes.

Politique et démocratie Israël est une démocratie.

La proportionnelle intégrale est utilisée pour l’élection des députés en Israël. La difficulté à dégager des majorités claires conduit à des alliances avec des petits partis, dont les partis religieux intégristes, et à de multiples négociations, ce qui rend très difficile des compromis en vue de la paix.

En Israël, le « camp de la paix » qui était auparavant très fort (vote pour le parti travailliste, manifestions diverses) est aujourd’hui très faible. C’est l’indifférence qui règne désormais, voire la lassitude, l’absence de toute confiance à l’égard des Arabes en général.L’opinion ne croit plus à la possibilité de la paix.  Elle constate que quand Israël se retire de territoires comme Gaza ou le Liban, la situation empire pour les Israéliens (avec respectivement le Hezbollah et le Hamas) alors qu’en Cis-jordanie où elle ne s’est pas retirée, la sécurité d’Israël est assurée.

La démocratie semble en train de s’installer en Cisjordanie, m^me si les élections n’ont pas encore eu lieu. Il y a plus d’incertitude à ce sujet à Gaza.

Les Arabes israéliens, comme les Palestiniens des territoires palestiniens, peuvent voter, c ‘était l’un des seuls cas de quasi-démocratie parmi les pays arabes, avant les printemps arabes.

Les Arabes israéliens ont quelques représentants élus à la Knesset.

A Jérusalem, la population a le droit de vote mais boycotte les élections car voter signifierait reconnaître l’occupation d’Israël sur la ville.

En Israël, les Palestiniens bénéficient aussi de la liberté de presse et de manifestation.

L’absence de toute confiance à l’égard des Israéliens règne également en Palestine.

La terre

et la politique d’immigration

Les Juifs retrouvent une terre de mémoire et d’histoire, celle de leurs lointains ancêtres, celle d’avant les différentes diasporas, notamment celle de 70 après JC. Des Juifs dits « indigènes » sont d’ailleurs restés sur place.

Quant à Jérusalem, la ville est à majorité juive depuis la moitié du XIXe siècle.

Il est important pour les Juifs d’être les plus nombreux possibles, afin de rester majoritaires au sein de leur pays.

Pour des raisons culturelles et religieuses, il s’agit d’éviter « l’assimilation » du peuple juif qui signifierait sa disparition.

Israël reste un petit pays avec 7 millions d’habitants sur 20.000 km2 (3 départements français), entourés par 300 millions d’arabes.

Les Palestiniens étaient installés depuis des siècles sur ces terres, ils y ont construit des villages et des maisons dont ils ont dû partir.

Ils se sentent floués par la création de l’Etat d’Israël et par le plan de partage de l’ONU. Il n’y a pas de continuité territoriale entre la Cisjordanie et Gaza. Il n’y a plus d’espace, de paysage ouvert.

« Israël est un couteau planté en terre arabe ».

La politique d’immigration d’Israël, qui favorise l’arrivée de Juifs et va les chercher dans le monde au travers de l’Agence juive, est ressentie comme discriminatoire et raciste.

L’une des plus grandes souffrances actuelle est liée à la difficulté de circulation à l’intérieur du pays, la lenteur à cause des centaines de checkpoints et quelquefois l’impossibilité de se rendre en Israël.

La mobilité Les Israéliens, juifs et arabes, ne peuvent théoriquement pas aller en Cisjordanie hors les routes réservées aux colons. Il existe une tolérance pour y aller en période calme, mais en période de tension, le risque d’amende (24.000 shekels) est plus élevé. Celle-ci existe pour es raisons juridiques et d’assurance (cas de kidnapping). Les Cis-jordaniens ne peuvent que très difficilement se rendre en Israël. Il leur faut déposer une demande 1 à 3 mois à l’avance. Cette demande est très souvent refusée. Ils peuvent plus facilement se rendre à la prière du vendredi à la Mosquée Al Aqsa de Jérusalem, sauf en période de tension pour les hommes d’âge < 40 ans.

Les habitants de Jérusalem Est peuvent  voyager mais il faut rentrer tous les 3 mois sous peine de perdre leur statut de résidence à Jérusalem-Est et ils doivent payer leurs impôts locaux.

Le conflit

Les Israéliens ont subi les deux Intifadas, les attentats aveugles contre les civils, puis les roquettes Quassam qui visaient presque quotidiennement une ville comme Sderot (située près de la bande de Gaza). Les réactions très dures de l’armée israélienne visent ceux qui organisent les attentats ou envoient les roquettes, même s’ils font beaucoup de morts « collatérales ». La sécurité est une préoccupation première, voire une obsession chez les Israéliens.

Les actions de l’armée israélienne ne sont pas une attaque-Israël ne souhaite pas conquérir d’autres territoires- mais une défense pour éviter les attentats ou les tirs de roquettes. Des armes, provenant notamment d’Iran, continuent en effet d’être accumulées en très grandes quantités pour préparer la guerre contre Israël.

Contrairement aux générations précédentes qui s’étaient souvent laisser déporter sans résistance, les nouvelles générations sont déterminées à ne pas être la proie passive de roquettes.

Il y a un conflit. Les attentats et les roquettes sont une résistance contre l’occupation des territoires palestiniens, les tensions sont exacerbées par les humiliations quotidiennes subies par exemple aux checkpoints.

Pour certains Palestiniens et selon les textes fondateurs d’organisations comme le Hamas, il s’agit de mener le jihad (guerre dite sainte), de réunifier la Palestine, terre autrefois conquise par les musulmans et d’éliminer Israël. Dans la réalité, les contacts manifestent une quasi reconnaissance de l’Etat d’Israël par le Hamas.

Les attentats et quelquefois les roquettes font des morts, mais celles-ci sont beaucoup moins nombreuses que les morts provoquées par Tsahal.

L’armée israélienne a des réactions brutales, disproportionnées, tue des civils, des femmes et des enfants, et viole les résolutions internationales, sans réaction de la communauté internationale. De plus les Palestiniens ne se sentent pas suffisamment soutenus par les autres pays arabes.

Hamas / Fatah

et aspects religieux

Officiellement, le Hamas ne reconnaît pas l’existence d’Israël, et ne veut pas d’Etat israélien. Il s’agit de mener la « guerre sainte » contre les impies, « d’élever la bannière de l’Islam sur chaque parcelle de la Palestine »

Le Hamas a organisé des attentats et des lancers de roquette aveugles contre les populations civiles. Il est donc classé par la France, l’Europe et les organisations internationales comme une organisation terroriste.

Le Fatah au pouvoir en Cisjordanie reconnaît Israël. Les relations existent quotidiennement. La paix est possible.

En Israël aussi, des partis extrémistes existent : Ha’ihud Haleumi (laïc) et Habait Hayehudi (religieux), dont certains participent  au gouvernement. Certains partis veulent « le grand Israël » englobant la Cisjordanie.

Le mur Il s’agit d’un mur de protection, qui empêche le trafic d’armes, le terrorisme et, vu des responsables politiques, sert de frontière. C’est un mur conçu pour être démonté facilement. Sur la plus grande partie de sa longueur de la frontière, il s’agit d’une clôture et non d’un mur. Un mur, symbole très négatif, dont le tracé a quelquefois coupé des villages de leurs terres et qui ralentit grandement les mouvements, voire les empêche.

Beaucoup de familles sont séparées.

Jérusalem-Est est coupé de l’arrière-pays palestinien.

Or, il y a des expropriations et, par ailleurs, selon la législation en vigueur, une terre non exploitée pendant trois années consécutives devient la propriété de l’Etat d’Israël. Cela conduit à un enrichissement important.

L’économie / les richesses Si le pouvoir d’achat est inférieur au niveau européen, l’économie israélienne est en plus forte croissance relative. Le niveau technologique et scientifique, le dynamisme entrepreneurial sont très élevés et cela a un effet d’entraînement général.

Il y a très peu de richesses naturelles mis à part le soleil.

Les revenus moyens des Arabes israéliens sont nettement supérieurs à ceux des populations des pays arabes voisins.

Gaza est aussi souvent victime du blocus de l’Egypte et de la Cisjordanie

Le pouvoir d’achat des Palestiniens est très en dessous de celui des Israéliens, tout particulièrement à Gaza, où règne la misère. Gaza est victime du blocus partiel d’Israël. Il empêche tout travail des habitants de Gaza en Israël et tout mouvement de population.

La désespérance économique nourrit la haine contre l’occupant.

La Palestine (actuellement seulement la Cisjordanie), reçoit plusieurs centaines de millions de dollars chaque année (entre 800 millions et 1,5 Md de dollars, i.e. l’équivalent de plusieurs centaines de dollars par habitant) de la part des pays arabes, de l’Europe et des Etats-Unis, dont on ne connaît pas toujours l’utilisation concrète. Ces aides transitent par les banques israéliennes et jordaniennes.

Les traits culturels :

aspects débattables

La vie est précieuse, célébrée. A titre d’exemple, Lehaïm, utilisé pour trinquer, veut dire « à la vie ».

Il n’y a pas de culte pour les martyres.

Les rapports à la vérité et à sa communication du Moyen Orient et de l’Occident sont différents.

La corruption existe en Israël et en Palestine.

Pour certains musulmans, vivre sur terre n’est qu’un passage, et pour des fondamentalistes ou fanatiques, mourir en martyre ou en menant la lutte armée permet de gagner le paradis.

Sous l’influence notamment d’une lecture « au pied de la lettre » du Coran, le rapport à la violence est différent.

Les rapports à la vérité et à sa communication du Moyen Orient et de l’Occident sont différents.

La corruption existe en Israël et en Palestine.

3) Les pistes pour une solution du conflit : rappel des éléments généralement cités, avec des compléments et actualisations

Cf. notamment :

  • le texte mis au point par Ami Ayalon, Sari Nusseibeh et leurs équipes en 2002
  • et celui de l’initiative de Genève en 2003
  • Créer deux Etats viables aux frontières sûres et reconnues, sur la base de celles d’avant 1967, avec une liberté de circulation la plus large possible entre les deux Etats.
  • Avec Jérusalem comme capitale pour les deux Etats (les quartiers arabes / Jérusalem-est pour la Palestine) et l’accès libre aux lieux et villes saintes pour tous, avec un contrôle international. Les postes-frontières sont à éviter à l’intérieur de Jérusalem afin de ne pas handicaper les circulations.
  • Une confédération des deux Etats pourrait également être préparée : les populations et leurs histoires sont fortement imbriquées, les échanges de tous ordres doivent pouvoir être faciles. Mais créer un seul Etat ne paraît pas actuellement une solution acceptable pour les Israéliens qui se trouveraient en minorité démographique. L’Etat bi-national peut être un objectif de long terme.
  • Le mur peut servir de frontière mais avec les colonies, un total d’environ 9 ?% des Territoires palestiniens a en effet été enlevé au territoire palestinien par la colonisation.
    • Une partie de ces 9% resterait sous contrôle israélien, notamment les terres situées à l’intérieur du tracé du mur et certaines colonies. L’autre partie reviendrait à l’Etat palestinien.
    • La partie restant sous contrôle israélien est à compenser intégralement par une large route reliant Gaza et la Cisjordanie (ou un tunnel), et des territoires situés notamment au nord de Gaza, ou d’autres territoires éventuellement habités pas des Juifs israéliens mais ne présentant pas de caractère juif religieux.
  • Les Palestiniens accepteraient un territoire représentant 22% du territoire total Israël + Palestine alors que le partage de 1948 prévoyait une  proportion d’à peu près 50-50%. Sur les 22%, il est estimé qu’environ 40% des terres a été acquis par des propriétaires israéliens. Une part de celles-ci pourrait être renationalisée par le futur Etat palestinien.
  • (Il faut  noter que cette solution implique qu’Israël renonce en Cisjordanie à des territoires nommés Judée et Samarie, ainsi qu’à d’autres territoires historiquement juifs situés en Jordanie : Israël renonce ainsi au « Grand Israël ». En revanche, Israël existe là où il n’y a pas d’héritage historique juif comme la ville de Tel Aviv  ou d’autres zones. Les Palestiniens quant à eux renoncent à la souveraineté sur des territoires où des tribus et familles palestiniennes ont habité pendant des centaines d’années en Israël et en Jordanie).
  • Droit au retour :
    • Les Palestiniens réfugiés dans les pays arabes devraient pouvoir obtenir leur citoyenneté et aller dans leur nouveau pays : la Palestine.
    • Une partie des Palestiniens qui habitaient auparavant en Israël, doit pouvoir y revenir sans remettre en cause l’équilibre du pays de long terme (majorité de Juifs). Un contingent, qui pourrait être évalué à environ 100.000 personnes, pourrait être décidé avec une priorité au regroupement familial ou aux causes humanitaires
    • Enfin, les Palestiniens restant dans les pays arabes doivent pouvoir avoir le droit à l’intégration dans ces pays. Ils sont actuellement maintenus dans un statut à part, y compris pour ceux des 2e et 3e générations.
  • Colonies : une fois la nouvelle frontière établie, la plupart [expression utilisée par l’initiative de Genève] de celles situées en territoire palestinien est destinée à être évacuée. L’évacuation n’est pas réaliste dans certains cas comme Ma’aleh Adumim (implantée dans le désert). Certaines colonies ont été implantées en terre désertique, d’autres sur des territoires à héritage religieux, d’autres près de zones de peuplement palestinien, ou dans d’autres types de sites encore. Les « avant-postes » doivent être évacués en priorité.
  • Le processus de paix implique la reconnaissance de l’histoire et des actions positives et négatives de chacune des parties au cours des événements historiques, et des indemnités à verser par Israël aux populations palestiniennes (terres (re)prises, maisons détruites, etc). Israël en particulier doit reconnaître qu’elle a délogé des familles présentes depuis des siècles et en a fait des réfugiés. Les Palestiniens doivent reconnaître que les Juifs ont droit à un Etat suite à leur histoire et aux décisions internationales, et que, leurs ancêtres ayant été présents là-bas, ils ont eux aussi une légitimité sur les terres. Les indemnités devraient-elles aussi concerner les populations juives contraintes de quitter certains pays arabes dans les années 50 ?
  • Israël pourrait également payer des dommages de guerre concernant les dégâts extrêmement coûteux occasionnés lors du conflit de Gaza et de la destruction des infrastructures (plusieurs milliards d’euros). Israël pourrait également être astreint à payer une taxe d’occupation des territoires palestiniens à partir d’une certaine date (chiffre à évaluer en centaines de milliers d’euros par jour).
  • Les partis palestiniens, tout particulièrement le Hamas, doivent reconnaître l’existence d’Israël et son caractère juif, ce qui implique une politique d’immigration qui favorise l’immigration juive.
  • Le mur a été conçu comme facilement démontable. A terme, il doit pouvoir être enlevé.
  • La Palestine aura un accès équitable à l’eau, à l’énergie et à l’ensemble des ressources naturelles. Le tourisme, le commerce, l’économie et l’emploi doivent pouvoir se développer  : ce sont des leviers positifs très importants pour la paix.
  • La laïcité des deux Etats, incluant la séparation des pouvoirs religieux et temporel même s’il existe une religion de référence, apparaît essentielle pour la paix, de même que la liberté de culte et bien entendu la démocratie.

La solution du conflit passe par la médiation par un tiers, la communauté internationale, étant donné les échecs répétés depuis plus de 60 ans. En plus de l’ONU, du Quartet, des Etats-Unis, l’Europe et la France peuvent jouer un rôle.

  • Quel rôle pour l’interreligieux : l’utilisation de valeurs chrétiennes, en complémentarité des cultures juives et musulmanes, peut-elle jouer un rôle ?
    Les valeurs de pardon, réconciliation, amour de l’ennemi en tant qu’être humain et création de Dieu, peuvent-elles avoir une valeur ajoutée pour la résolution du conflit, comme cela a été le cas pour le conflit franco-allemand ? La conception commune aux trois monothéismes selon laquelle la terre appartient à Dieu et non aux hommes ni aux nations, peut être une aide.

Les Chrétiens de même que d’autres forces « de bonne volonté » (société civile, associations, franc-maçonnerie, militants de la paix…) pourraient ainsi jouer un rôle de médiation, utile à la résolution du conflit.

Marc.Lebret@icloud.com + 33 6 87 79 62 89

(4/9/2011)

Auteur

Titre   /   Référence – éditeur   /  Date

Livres
Maïmonide Le guide des égarés (ed. Verdier)
Charles Szlackmann Le Judaïsme pour débutants (2 vol.) ed. La découverte 2006  /  Moïse (Folio Bibliographies) 2009
Josy Eisenberg Une histoire des Juifs (livre de poche)
Edmond Fleg Anthologie de la pensée juive ( j’ai lu-L’essentiel)
Elie Benamozeg Israël et l’humanité (Albin Michel)
Abraham Heschel Les bâtisseurs du temps (Minuit)  /  Dieu en quête de l’homme, Philosophie du Judaïsme
Yeshayahou Leibovitz Les fondements du Judaïsme (Cerf) traduction mai 2007
Benny Morris Victimes Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste (Edition Complexe)
Benny Morris The birth of the Palestinian refugee problem, 1947-1949 (éd. Cambridge)
Ong PRIME* Histoire de l’autre (éd. Liana Lévi)
David Chemla Batisseurs de Paix (éd. Liana Lévi)
Daniel Sibony Proche-Orient : psychanalyse d’un conflit /  Le racisme : une haine identitaire / Fous de l’origine : journal d’Intifada   / Journal d’Intifada /  http://www.danielsibony.fr/videos.html
Sr A-M Nouaillac La peur de l’autre : Les préjugés Racisme – Antisémitisme – Xénophobie
Léon Poliakov Histoire de l’Antisémitisme (3vol.)   /   Les banquiers juifs et le Saint-Siège  /  Le mythe aryen –  ed. Calman Lévy
Janusz Korczak La Palestine, notes de voyage et correspondance (1927-1939)
Frédéric Encel Géopolitique du Sionisme
Amos Oz Aidez-nous à divorcer  / Comment guérir un fanatique
Freddy Eytan les 18 qui ont fait Israël
Albert Memmi Juifs et Arabes (Gallimard)
Théo Klein Sortir du ghetto  (éd. Liana Lévi)
Bassma Kodmani Abattre les murs (éd. Liana Lévi)
Shlomo Sander Comment le peuple juif fut inventé X
Mireile Haddas-Lebel X
Montefiore Jérusalem
Livres pour enfants
Monique Gilbert Il était plusieurs ‘Foi’, pour répondre aux questions des enfants (ed.Albin Michel) 2004
Méhrézia-Labidi-Maïza et

Laurent Klein

Abraham, réveille-toi, ils sont devenus fous (les éd. de l’Atelier) 2004
PACEJ Edition Les juifs dans l’histoire de 1933 à nos jours
BT2 Une terre contestée : la Palestine (Bibliothèque de Travail Second Degré, Pédagogie Freinet – nov. 1977)
Presse
Cahier Sciences & Vie (HS Janvier-Février 2009) La Bible et ses peuples
Le Point (HS Janvier-Février 2008) Les textes Fondamentaux de la pensée juive
Courrier International (HS Février-Mars 2009)    Juifs et Arabes, les haines, les conflits, les espoirs
Internet
DVD/film ARTE Une autre histoire juive (le judaïsme et l’antisémitisme au Moyen Age)     (www.arte-boutique.fr)
www.bitterlemons.org site d’informations à partir de sources palestiniennes et israéliennes entièrement dédié au conflit du

P-O et au processus de paix (en anglais)

www.lapaixmaintenant.org – Liste des sites web d’informations sur l’actualité des actions de paix Israël~Palestine

– Liste des organismes de paix travaillant sur place en Israël~Palestine

Ecrivain druze http://salmaghari-en.blogspot.com/2009/01/on-one-hand-on-other-hand.html
Charte du Hamas http://paris1.mfa.gov.il/mfm/web/main/document.asp DocumentID=82644&amp;MissionID=31

Le texte des Accords de Genève (2004), la Déclaration d’Ami Ayalon et Sari Nusseibey  du Collectif 2 Peuples 2 états peuvent être lus sur le site de La Paix Maintenant www.lapaixmaintenant.org

PRIME : Peace Research Institute in the Middle East, ong fondée par des professeurs d’université israéliens et palestiniens

avec l’aide de l’Institut de recherche sur la paix de Francfort

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